È stato ieri in visita alla nostra redazione, un giovane bavarese, il signor Negue Renfah, giornalista, che sta effettuando il giro del mondo in bicicletta. Partito da Monaco il 1 dello scorso giugno il signor Renfah ha attraversato la Germania del Nord, la Polonia e la Svizzera percorrendo 7'400 km; si è diretto verso l'Italia stamane, intenzionato di visitare poi la Turchia e la Palestina.
Il giornalista si guadagna la vita scrivendo articoli per i principali giornali della Germania. All'audace giovane collega, felicitazioni ed auguri di completa riuscita del suo grande raid.
Corriere del Ticino, 12.10.1927
Le tour du monde en bicyclette. Nous avons eu, jeudi soir, au bureau du "Confédéré" la brève visite d'un jeune confrère ambulant en train de faire le tour du monde en bicyclette. Il venait jeudi de Chamonix d'où il avait traversé la Forclaz sur sa curieuse bécane dont les six couleurs attirent les regards. Trois valises sont assujetties sur le vélo du voyageur qui parcourt les différents pays sous le pseudonyme de Negue Renfah (Eugen Hafner). Il a 25 ans, connaît six langues et est de nationalité allemande. Il est parti de Munich le 1er juin 1927 et a déjà parcouru l'Allemagne jusqu'à la frontière polonaise, puis la France. Il compte terminer sa balade mondiale à la fin de l'année 1928.
Il a fait jusqu'ici 7260 kilomètres et nous a montré des coupures de journaux attestant son passage à Genève et à Annemasse, ainsi que son carnet de route rempli d'attestations de son passage dans de nombreuses et importantes localités. Nous avons souhaité bon voyage à M. Renfah qui a enfourché de nouveau sa bicyclette pour traverser tout le Valais, franchir la Furka et, par la route du Gothard, descendre en Italie.
En cours de route, le voyageur s'arrête dans les villes les plus intéressantes, écrit des articles et réunit des notes et impressions de voyage à publier plus tard.
Nous autres scribes sédentaires aspirerions aussi à nous rafraîchir un peu les idées au contact du vaste monde dont nous entretenons journellement nos lecteurs sans avoir souvent l'occasion de le parcourir.
Le Confédéré, 07.10.1927