Marie Jérémy, Tour du monde en auto-stop

Marie Jérémy, Tour du monde en auto-stop

Ne croyez surtout pas qu’un matin je me suis levé en me disant que j’allais me lancer dans un tour du monde en auto-stop. Non, je crois que cette envie de voyager, de découvrir , de m’évader, je l’ai toujours eue en moi. À preuve, à l’âge de dix ans, je jouais déjà avec Coralie, ma sœur jumelle, à apprendre les capitales du monde. Comme nos deux chambres étaient voisines, elle venait parfois dans la mienne et nous prenions un atlas géographique. Alors commençait la grande interro :
- Burkina Faso ?
- Ouagadougou.
- Indonésie ?
- Jakarta.
- Syrie ?
- Téhéran. Ah non ! Damas !
Ces noms dégageaient une couleur, un exotisme dans mon esprit d’enfant. Ils ne voulaient rien dire, mais leurs tonalités résonnaient quand même comme des promesses de mondes à explorer.
Et puis, nous tournions les pages. Il y avait ces couleurs chatoyantes sur la carte des reliefs : jaune pour les déserts, vert pour les forêts, rouge pour les très hautes montagnes. Sur les cartes apparaissaient aussi des illustrations : gorilles au Congo, lamas au Pérou, kangourous en Australie. Ces illustrations de choses et d’endroits qui m’étaient tout à fait inconnus attisaient ma curiosité.

Marie, Jérémy, e Frédéric Veille. Mon tour du monde en 1980 jours. [Saint-Victor-d’Épine]: City poche, 2015.